Voir Angkor et mourir...

On a pris le temps pourtant ! Le « pass » 7jours pour bien profiter, aller aux meilleurs moments pour éviter les foules (comprenez « les Chinois qui crient, qui crachent et qui se selfiestickisent plus vite que leur ombre »).  Mais une semaine au milieu de ce Nirvana de la vieille pierre, ce n’est pas assez pour en faire le tour comme on le voudrait.  Un peu comme si on vous donnait une petite heure pour visiter le Louvre.

On a aimé se lever à 5h du mat' pour ne pas rater la lumière de l'aube et les premiers rayons de soleil qui dardent les pierres, on a (un peu moins) aimé les kilomètres à vélo (sous une chaleur qui nous a sans cesse liquéfiés et donner l’impression de faire de l’aquabike), on a aimé les temples bondés et les temples vides, les bas-reliefs sur Çiva, Vishnu et le barattage de la mer de lait, les couchers de soleil, ...

On ne va pas tout vous raconter !  On va juste vous allécher, vous donner un goût de trop peu, pour que l'envie insoutenable d'aller voir par vous-mêmes vous gagne.  On veut même bien revenir avec vous et vous servir de guide ou de chauffeur de tuk-tuk (20$ /h, non négociable, fried rice du midi non-compris).  Sur la vingtaine de temples qu'on a vus, on vous en a sélectionnés quelques uns histoire de ne pas vous saouler avec nos gigas de photos.

Angkor Vat

Comment passer à côté, au propre comme au figuré.  Le symbole du Cambodge qu'on retrouve sur le drapeau et la bière du pays.  On aurait voulu l'éviter qu'on n’aurait pas pu, tant il trône majestueusement au milieu du site.

On a adoré lui rendre visite à différents moments de la journée pour se tordre le cou en regardant ses tours immenses et marcher en crabe pour « lire » ses bas-reliefs.

Vue de la porte est

Détail du barattage de la Mer de Lait
(mythe hindou de la création de l'univers cosmique).
Les animaux marins sont "mélangés".

Le Bayon

Notre préféré, le plus magique, le plus fascinant.  Chacune de ses tours – il en reste aujourd'hui encore 37 – est ornée de 4 visages.  Une multitude de regards qui fait que le notre s’égare dans un canyon de tours.  Les premières lueurs qui éclairent les visages ajoutent de la splendeur au mystère. 

Ta Phrom

Grosse déception, on nous l'avait vendu comme le temple où apercevoir Angelina (alias Lara Croft)... que nenni !  Puisqu'on était quand même là, on en a profité pour se balader au milieu de ce joyau envahi par les fromagers et les ficus (« légèrement » plus grands que les plantes d'intérieur qu'on a chez nous).  Les racines de ces arbres s'immiscent parmi les pierres ; de quoi donner au visiteur l'impression d'être le premier à pénétrer ce dédale. 

Banteay Srei

Ce  petit temple – « la citadelle des femmes » ou « citadelle de la beauté » – est un petit bijou de finesse et de détails.  Toutes les parois sont délicatement sculptées.  Les linteaux et les bas-reliefs ont très peu soufferts des siècles.  On ne sait plus sur quelle scène gravée poser son regard.

Pas étonnant qu’André Malraux ait démonté et volé une apsara (statuette de danseuse) de ce site.  Il sera arrêté et jugé à 2 ans de prison.  Il n’en fera même pas un et deviendra 30 ans plus tard Ministre de la Culture en France.  Hé ben bravo !

L'apsara volée par Malraux

Comme pour tout édifice religieux, on peut se contenter de s'émerveiller des prouesses architecturales.  Et puis, on peut aussi s'essayer à la tâche ardue de comprendre la signification des représentations gravées.

Malgré les 18 temples visités, on n’est toujours pas experts en art khmer et théologie hindoue.  On s’est pourtant bien penché sur la Trinité que forme Vishnu, Çiva et Brama.  Des trois, c’est Vishnu qui a le plus de bras ; mais c’est n’est pas celui qui a le plus de bras qui est forcément Vishnu.  Vous suivez ?  Nous non plus.

Le bassin de Sra Srang, un havre de quiétude au petit matin